Questions fréquentes sur le thermalisme
Le thermalisme, c’est l’utilisation à des fins thérapeutiques de l’eau minérale naturellement chaude et, la thalassothérapie, c’est l’utilisation de l’eau de mer à des fins de bien-être.
Le thermalisme a essentiellement une visée curative. Le thermalisme utilise des eaux minérales aux caractéristiques chimiques naturelles qui traitent des pathologies particulières. Ces eaux minérales sont reconnues par le Ministère de la Santé qui donne ainsi l’agrément à la station thermale qui les utilise dans le cadre de soins encadrés. Ses effets curatifs sont reconnus médicalement, prouvés scientifiquement et utilisés dans le traitement de pathologies diverses. De fait, lors d’une cure thermale, tous les moyens médicaux et sanitaires sont mis au service du curiste. Ce dernier est alors soumis à une surveillance médicale sur toute la durée de la cure thermale, effectuée par un médecin spécialiste et les soins sont dispensés par des spécialistes (kinésithérapeutes, hydrothérapeutes, infirmiers…).
La thalassothérapie a essentiellement une visée préventive et relaxante.
Elle tire ses bienfaits de l’environnement marin (algues, climat, boue marine) et utilise uniquement de l’eau de mer. Sur le plan de la réglementation, la thalassothérapie ne bénéficie d’aucune prise en charge par l’Assurance Maladie.
Non, toutes les eaux des stations thermales n’ont pas les mêmes propriétés.
Sur le plan chimique, au-delà des éléments de base (bicarbonates, sulfures, sulfates, chlorures, oligo-éléments et éléments rares), en fonction de nombreux paramètres, notamment géologiques, les eaux thermales contiennent également plus ou moins de minéraux (calcium, magnésium, sodium, potassium), d’halogènes (brome, iode, fluor…) et de métalloïdes (oligo-éléments), ainsi que des éléments radioactifs. L’homme est lui-même composé de ces divers éléments.
C’est pourquoi ils jouent un rôle capital dans le cycle des réactions biochimiques de l’organisme.
Bien que mineurs en quantité, ils font la particularité de chaque eau et sa capacité à soigner les pathologies pour laquelle elle est utilisée.
Les mécanismes d’action des cures thermales sont liés aux particularités géologiques des produits thermaux naturels utilisés, mais également à l’environnement proposé dans les établissements thermaux.
Les produits thermaux : eaux, vapeurs, boues ou gaz
Ils sont à base d’eaux thermales et sont déclinés sous plusieurs formes : eaux, vapeurs, boues ou gaz. Selon leur composition chimique naturelle et leur administration (en soins externes, sous forme de massage, de bains, de douches…), ils agissent sur les douleurs, la détente musculaire, la souplesse articulaire et dermique, l’appareil respiratoire ou la santé globale, mentale et physique.
Les soins prodigués participent également aux effets curatifs de la cure thermale : ils sont adaptés pour traiter spécifiquement chaque pathologie et personnalisés selon les patients. Par exemple, les douches pénétrantes assurent une détente générale, les aérobains ont une action relaxante, les massages secs ou sous eau thermale assurent une décontraction musculaire, les bains hydromassants favorisent le relâchement des muscles et sont anti-stress. Les applications de boues ou d’algues, outre leur effet sédatif, assurent une détente globale pouvant aller jusqu’à la somnolence. Les étuves qui utilisent localement la vapeur d’eau thermale agissent comme un décontracturant sur les poignets, mains, chevilles ou colonne vertébrale.
Un environnement favorable
Au-delà des produits thermaux, les mécanismes d’action de la cure thermale sont également liés à des soins complémentaires spécifiques ainsi qu’à la nature même de l’environnement de la cure thermale.
• L’éducation à la santé : La cure est un moment de disponibilité qui permet l’assimilation des messages de santé publique, l’acquisition de connaissances et de savoir-faire qui seront utiles à la prévention ou à la prise en charge de la pathologie.
• L’éducation thérapeutique : De plus en plus de stations thermales proposent des outils d’amélioration des savoirs en santé : stages sur des thèmes spécifiques, conférences grand public ou encore programmes de prévention et d’éducation thérapeutique du patient. Ces programmes, devant répondre à des cahiers des charges nationaux, se développent autour de pathologies précises. L’objectif est de permettre aux malades d’engager un travail de fond pour comprendre leur pathologie et appréhender les caractéristiques d’une hygiène de vie. Le curiste devient alors acteur à part entière de sa prise en charge, dans un environnement fait pour apprendre à vivre avec une maladie longue. Les stations thermales ont mis en place des programmes d’éducation thérapeutique du patient agréés, dédiés à des maladies chroniques (surpoids, syndrome métabolique, fibromyalgie, asthme, troubles veineux, polyarthrite rhumatoïde,…).
• Des activités de détente : Le temps de repos fait partie intégrante de la démarche thérapeutique. Entre deux soins, le curiste doit s’allonger, dans une salle réservée à cet effet, assurant la détente et le prolongement des soins. Par ailleurs, en dehors des soins de cure, les curistes profitent des activités offertes par les stations thermales : marches collectives ou individuelles sur sentiers balisés, cyclisme, gymnastique douce, aquagym, sophrologie, yoga, tai-chi,…
• Une rupture avec le quotidien. Le temps de cure permet au malade chronique de couper avec sa vie familiale et professionnelle. C’est une césure bénéfique sur le plan psychologique qui entraîne une détente loin du stress du quotidien.
Non, les effets des cures thermales sont directement liés aux compositions chimiques des eaux minérales des sources qu’elles exploitent.
Une eau est déclarée minérale lorsque, jaillissant d’une source identifiée, elle possède de caractéristiques physico-chimiques déterminées et constantes, une pureté microbiologique et a démontré l’existence d’un bénéfice pour la santé. Selon son faciès physico-chimique, l’eau sera utilisée pour une ou plusieurs orientations thérapeutiques spécifiques.
Il existe ainsi en France environ sept cents sources d’eau minérales répertoriées et utilisées dans la centaine de stations thermales françaises.
Les eaux sont classées sur le plan thérapeutique en fonction de leur composition chimique (quantité et nature des minéraux contenus sous forme ionique, pH, température).
• Les eaux sulfurées sodiques ou calciques (forte présence d’acide sulfhydrique) ont un taux élevé en soufre qui exerce une action curative sur les muqueuses, lieu de développement des infections chroniques. Elles sont utilisées pour lutter contre les maladies des voies respiratoires (rhinites, otites, asthme, bronchites,…).
• Les eaux sulfatées (forte présence de soufre) sont indiquées dans les affections du rein et dans certaines maladies métaboliques (eaux sulfatées calciques). Mixtes (calciques et magnésiennes), elles sont aussi indiquées pour le traitement des eczémas, des séquelles et cicatrices de brûlure.
• Les eaux chlorurées sodiques – salées où prédomine le chlorure de sodium, provenant souvent de gisements de sel gemme, ont un effet stimulant sur la croissance et sont indiquées dans le traitement des troubles du développement et de l’énurésie.
• Les eaux bicarbonatées gazeuses ont pour élément le bicarbonate. Les eaux bicarbonatées sodiques facilitent le traitement de certaines affections gastro-intestinales et hépato-biliaires. Elles régularisent la motricité du tube digestif, atténuent les spasmes digestifs et ont également une action cicatrisante sur la muqueuse intestinale. Les eaux bicarbonatées calciques ont un effet anti-inflammatoire, apaisant et cicatrisant en dermatologie, notamment dans le traitement de l’acné et des brûlures.
• Les eaux faiblement minéralisées – moins de 500 mg par litre – et en particulier oligo-métalliques (cuivre, arsenic, sélénium, zinc…),
• Les eaux ferrugineuses
Classification des eaux | Localisation géographique |
---|---|
Eaux sulfurées : présence de sulfures et d’hydrogène sulfuré (sodiques, calciques, thiosulfatées, chloro-sulfurées) | Pyrénées (zone axiale) |
Eaux sulfatées : anions* sulfates prépondérants (sodiques magnésiennes, calciques, ferrugineuses) | Pyrénées nord, Alpes, Vosges |
Eaux chlorurées : anions* chlorures prépondérants (sodiques fortes, sodiques faibles) | Pyrénées nord, Alpes, Jura, Savoie |
Eaux bicarbonatées : anions* bicarbonates prépondérants (sodiques mixtes, calciques ferrugineuses) | Massif Central |
Oui, les bénéfices des cures thermales sont observables sur le long terme.
Il s’agit même de la vocation de la Médecine Thermale : efficace, pour longtemps !
Elle est une véritable réponse face aux maladies chroniques : les résultats des différentes études menées ont démontré l’efficacité du service médical rendu de la crénothérapie, non seulement par les soins prodigués mais par les conditions de prises en charge et par l’éducation thérapeutique du patient : cliquez ici.
La médecine thermale n’échappe pas à l’évaluation imposée par les contraintes médicales et économiques.
Les établissements thermaux sont placés sous le contrôle du Ministère de la Santé qui est assisté de l’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) pour apprécier la qualité des produits thermaux, et de l’Académie de Médecine qui établit les propriétés thérapeutiques des eaux, produits et traitements thermo-minéraux.
Les cent établissements thermaux sont conventionnés par la sécurité sociale. Ils mettent en œuvre la centaine de soins répertoriés et normalisés regroupés en forfaits par orientation thérapeutique.
Par ailleurs, les établissements thermaux ont naturellement des obligations de sécurité sanitaire draconiennes : désinfection, détartrage, nettoyage et également maintien d’une stabilité thermique, minérale et biochimique des ressources thermales.
La surveillance en incombe à une équipe de techniciens qui prélève quasi quotidiennement des échantillons d’eau thermale, en différents points des circuits. Ce laboratoire est sous le contrôle sanitaire des services de l’Etat compétents et rend compte régulièrement des résultats des prélèvements.
Pour aller plus loin, le Conseil National des Exploitants thermaux a impulsé la mise en place d’une démarche de maîtrise des risques sanitaires dans les établissements thermaux afin de répondre à un enjeu de sécurité sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine.
Un guide des bonnes pratiques et des modules de formation permettent à l’ensemble des exploitations thermales d’initier un processus de management des risques dans leurs installations.
Cette démarche est, au terme d’un audit, validée par un référentiel de certification, Aquacert, élaboré par un comité réunissant à la fois les professionnels et les associations de consommateurs.